Cours féériques
Ce qui suit est un condensé de ce que l’on sait aujourd’hui des croyances populaires sur les fées. Aucun nom de fée n’est cité pour ne pas contredire le supplément d’Ars Magica sur la Féérie. Il s’agit d’une description générale des Cours féériques, telles que décrites dans les contes populaires.
L’univers d’Ars Magica les remanie dans son supplément pré-cité, et tout Conteur peut bien sûr l’adapter aux besoins de sa troupe.
Note
Tout ce qui suit semble être destiné à être utilisé avec le supplément pour la troisième et quatrième Édition Faeries Revised Edition dans le quel la Féérie est divisée entre été et hiver, lumière et obscurité.
Origine des Cours féériques
En théorie, quatre grandes Cours de Féérie coexistent, mais certaines sont proches. Les fées peuvent très occasionnellement changer d’allégeance. On parle parfois de Cour Seelie pour rassembler les Cours de l’été et du printemps combinées, avec quelques éléments fanatiques capables de violences et de malédiction. Mais en général, par abus de langage, Cour Seelie et Cour de l’été sont interchangeables. La Cour Unseelie désigne à la fois les Cours de l’hiver et de l’automne combinées, sous la gouvernance des individus les plus maléfiques de toute la Féérie. Cour Unseelie et Cour de l’hiver sont, par abus de langage, des synonymes.
La Grande Cour
Au temps jadis, il y avait juste le peuple des fées, vivant en paix dans Avalon. Une reine unique régnait sur toutes les fées (l’existence ou non d’un roi à ses côtés est débattue). Tous ses habitants vivaient dans cette Cité d’éternel changement.
On pourrait dire que toutes les fées de l’époque formaient la Cour Seelie originelle ou primitive. Jusqu’au jour où la reine décida d’enseigner la magie féérique aux humains. À l’époque, les fées avaient déjà découvert les Portes de Féérie, et voyageaient régulièrement dans le Monde vulgaire. Il existait déjà des chamans et des sorciers primitifs humains. La reine souhaitait apprendre aux mortels comment respecter la nature, et tisser des liens d’amitié avec les êtres féériques. La reine rencontra plusieurs Humains en Europe et en Asie et commença à leur enseigner ses connaissances, plusieurs millénaires avant J.C.
Scission de la Grande Cour
Il y eut un soulèvement et de nombreuses voix qui s’élevèrent contre cette décision. Certaines fées prônaient la neutralité, d’autres s’opposèrent vigoureusement à ce que leurs secrets soient partagés avec les mortels. Des groupes de fées ne voulaient plus faire partie de la Cour de la reine, mais voulurent suivre leurs propres décisions. Les voix les plus discordantes pourraient être considérées comme le début de la Cour Unseelie. Peu à peu, l’unité des fées fut brisée, et finalement, quatre Cours mineures se formèrent, réunies sous quatre monarques.
Les Grandes Cours féériques
La Cour de l’hiver
La reine actuelle de la Cour de l’hiver trône dans un monde de ténèbres. En règle générale, la Cour de l’hiver représente ce que les gens voient comme le côté maléfique de la Féérie. Les fées de cette Cour, apparemment, froncent les sourcils à la seule pensée des Humains. Elles sont plus enclines à parler de leurs œuvres de cruauté, dont elles ne se cachent pas. Pour elles, la curiosité et les nombreux défauts de l’humanité la condamnent et justifient leurs harcèlements. Elles ne semblent rechercher rien d’autre que de faire le mal, cependant cela dépend de ce qu’on appelle le mal. De leur point de vue, les tourments qu’elles infligent aux Humains sont mérités. La Cour de l’hiver a libre cours au solstice d’hiver et des mois de fin d’automne, et est la plus forte durant cette période. En général, les fées de cette Cour sont sensées, glacées, sombres, maléfiques, et tout ce qu’on peut imaginer de créatures machiavéliques. Elles sont la quintessence de l’hiver.
La Cour du printemps
La Cour du printemps est généralement vue comme de beaucoup la plus calme, et la bienveillance de ses fées dépasse même celle de la Cour de l’été. Les fées de cette Cour sont généralement polies et brillantes ; elles ont des attributs sylvains ou animaux, tels une chevelure de feuilles ou une queue touffue. Ces êtres sont plus susceptibles d’attirer les humains avec la douce rosée, les chants mélodieux… Ils sont aussi florissants de curiosité. La Cour du printemps est la plus forte au cours de la fin de l’hiver et tout au long de la saison du printemps, sous la direction de sa reine, mais elle relève en théorie de la Cour de l’Eté. Aussi la reine de printemps ne peut-elle prendre aucune décision d’importance sans en référer d’abord à la reine de l’Eté. Ces créatures sont évidemment pleines d’entrain comme le printemps, amoureuses de la paix, séduisantes, affectueuses et protectrices de la vie. La quintessence du printemps. La plupart des nouvelles fées, des jeunes fées créées par les légendes païennes, sont venues grossir les rangs de cette Cour.
La Cour de l’été
En règle générale, la Cour de l’été représente ce que les gens voient comme le côté bienveillant des fées. Les créatures de cette Cour sont généralement considérées comme plus polies ou maniérées, toutefois attention : elles sont encore bien capables de cruauté (mais ce davantage en catimini, ou avec subtilité, au contraire des œuvres de la Cour de l’hiver). La Cour de l’été a libre cours au solstice d’été et après les mois de l’équinoxe de printemps, elle est la plus forte durant cette période. Une puissante fée règne sur cette Cour, tout en étendant son pouvoir sur les fées du printemps. Inutile de le dire, les fées de cette Cour sont frivoles, passionnées, fougueuses et tout ce qui s’en suit. Ces créatures sont la quintessence de l’été.
La Cour de l’automne
La Cour de l’automne est généralement vue comme tout aussi malveillante que la Cour de l’hiver, mais ses membres sont jugés beaucoup plus médiocres. De fait, les fées de cette Cour sont généralement des indécises ou des éléments arrachés à la Cour de l’été, des créatures déçues, désespérées ou bannies de la Cour de l’été. La Cour de l’hiver les utilise pour faire son sale travail, ou comme chair à canon dans ses guerres avec l’été. Toutefois, la compagnie des fées d’automne peut avoir des côtés beaucoup plus agréables qu’avec n’importe quelles autres fées, lorsque l’on gagne leur amitié, et elles savent offrir en retour de grandes faveurs. La Cour de l’automne est la plus forte au cours de la fin de l’été et tout au long de la saison d’automne. Ces êtres sont forts, mystiques, étranges, ravissants tout de même et parfois sournois. La quintessence de l’automne.
Fées Seelie et Unseelie
La Cour de l’été et la Cour du printemps sont étroitement liées, et forment la Cour Seelie. La Cour de l’hiver et la Cour de l’automne sont étroitement liées et constituent la Cour Unseelie. Toutefois, bien que la Cour de l’été domine celle du printemps et celle de l’hiver celle de l’automne, elles ont des tribunaux, des règlements et des rôles différents. En réalité, les noms de fée Seelie ou Unseelie viennent des interprétations humaines. Les fées se présentent toujours comme venant d’une Cour saisonnière, jamais comme fée bonne ou mauvaise ; seulement, les gens ont tendance à les distinguer sur ce critère.
La Cour Seelie (printemps et été) est considérée comme plus bienfaisante envers les êtres humains. Seelie signifie bénie ou sacrée et s’apparente à l’allemand selig et au vieil-anglais sælig. Le mot moderne, silly peut être compris comme heureux, inoffensif ou bénéfique. En irlandais, il est orthographié seleighe. Les fées de cette Cour sont connues pour chercher les Humains, pour avertir ceux qui les auraient accidentellement offensées d’une façon ou d’une autre et leur offrir leur tendresse, avec les dons qui leur sont propres. Ces fées n’aiment pas être redevables. Pour autant, une fée appartenant à cette Cour se vengera certainement des insultes ou si elle est sujette à beaucoup de mal. Le plus souvent, on peut les voir à l’aube ou à midi.
Les Unseelie, les non-sacrés ou non-bénis forment la Cour qui comprend les êtres féériques malveillants et plus enclins à la méchanceté (automne-hiver). Contrairement à la Cour Seelie, ils n’attendent pas qu’une offense soit faite avant de frapper leurs adversaires, ou toute personne qu’ils choisissent d’embêter d’ailleurs. On peut les croiser sous l’apparence d’étranges vagabonds ou hôtes, ils apparaissent aux voyageurs de nuit et les agressent physiquement, émotionnellement, ou mentalement – surtout ceux qui ignorent tout des coutumes féériques. Comme les fées de la Cour Seelie ne font pas que du bien, les fées de la Cour Unseelie ne font pas toujours le mal. Toutefois, lorsque l’une d’entre-elles est forcée de choisir, elle préférera naturellement nuire que d’aider.
La Politique des fées
Interactions entre les Cours
En résumé, les Cours de Féérie sont les structures sociales primordiales de la société des fées. Les Cours sont des allégeances politiques très fortes qui appliquent leur philosophie sur les membres existants, recrutent de nouveaux membres, construisent des armées. Elles s’occupent de l’évolution des plantes et des animaux, présidant au cycle de la vie au cours de leur saison.
Les fées inférieures partagent leurs biens et ne possèdent que peu d’effets personnels – les nobles possèdent presque tout.
Les fées bannies d’une Cour ou qui refusent de choisir une allégeance sont appelées fées solitaires et sont très mal vues.